Histoire et patrimoine

La date réelle d’entrée dans l’histoire de Dietwiller se situe en 1284 avec les premières mentions de noms de tenanciers et d’exploitants, ainsi que des noms de lieux-dits du finage dans le censier de Saint-Alban, Bâle.
Dietwiller faisait effectivement partie des plus anciennes possessions des Habsbourg, seigneurie de Landser et baillage du Haut-Landser et constituait une prévôté. Y étaient possessionnés, la commanderie des Chevaliers de Malte de Colmar (1262), les Schaller de Bâle (1380) et le couvent Saint-Ursitz (Suisse).

Le village a été incendié par les Bâlois en 1409 lors des hostilités avec les Habsbourg.

Le nom de Dietwiller a pris au cours des siècles des formes différentes, passant de Dietwilare, Dietwilr, Dietweyler, à « Tietwilr » qui a laissé sa marque en donnant le T majuscule qui figure encore aujourd’hui dans les armes de la commune. Cette forme de Tietwilr est datée de 1303, correspondant au texte du premier Urbar des Habsbourg ou « Etat des revenus et prestations, dont jouissent les Ducs d’Autriche, landgraves de la Haute-Alsace, dans plusieurs localités de cette contrée ».

Lorsqu’en 1441 l’abbaye de Lucelle achète la moitié du droit de dîme de Dietwiller (L’autre moitié du droit sur cet impôt est partagée entre le Seigneur de Landser rattaché aux Habsbourg et une famille laïque de Soultz), le village n’est pas encore une paroisse «autonome » : elle n’a pas son propre prêtre et ses fidèles se rendent à Schlierbach pour assister aux offices.
L’abbaye de Lucelle ayant la prérogative importante de la desserte religieuse de la communauté, les Dietwillerois décident de lui présenter une requête, demandant qu’un prêtre soit nommé pour leur village et qu’il y ait des fonts baptismaux dans leur église. Maintes fois, l’abbaye refuse. « L’église de Dietwiller n’est qu’une chapelle annexe. »

Las d’essuyer des refus, Dietwiller choisit d’adopter une solution extrême : écrire au pape !

Après le moyen âge, les paroisses étaient patronnées par des saints. Ces patronages reflétaient souvent la vie économique du village ou un besoin de « prestige » pour la communauté.
Les conditions de vie et les aléas climatiques, ainsi que l’intransigeance des «créanciers » de la dîme engendrent de grandes incertitudes à court terme et une certaine humilité par rapport à la nature, la religion, etc.
Afin de se protéger de certains aléas, les paroisses se placent sous la protection de saints réputés pour leur puissance dans certains domaines.

Des fragments de poterie datant de la période néolithique ont été découverts en 1980.

Le clocher gothique se situe au milieu du cimetière dominant le village. De l’ancienne église paroissiale, il ne subsiste que la tour choeur datée 1493 au-dessus de la porte d’ entrée de la sacristie. La nef a été supprimée après la construction de la nouvelle église paroissiale au centre du village. Sensiblement de même largeur que le choeur, elle figure sur le plan cadastral de 1822. D’après des travaux historiques, elle avait été reconstruite à neuf en style Renaissance en 1852. Quant à la sacristie, qui flanquait le choeur du côté nord, elle a été supprimée récemment. L’édicule religieux abritant les statues de l’agonie du Christ est daté du 18ème siècle.

La nouvelle église paroissiale de Dietwiller, en remplacement de l’ église ancienne, trop excentrée et construite sur une colline, fut construite en 1881, selon les plans de l’ architecte Friedrich Wilhelm de Trugginer. Georges Marek, prêtre, curé-doyen de Landser, en vertu d’une délégation de Monseigneur André Raess, évêque de Strasbourg, procède le 18 avril 1881, à la bénédiction et à la pose de la première pierre de la nouvelle église placée sous l’invocation de Saint Nicolas.

La pierre d’ angle à la base du clocher porte la date 1881. Pour sa construction, on réutilisa quelques pierres provenant de la démolition des bâtiments annexes de la ferme Kraft qui se trouvait à cet endroit. Le logis de cette ferme a longtemps servi de presbytère.

Description : l’église est construite en moellons de calcaire couverts d’ enduit, avec chaînes d’ angles en pierres de taille en grès rose.
On peut découvrir, à l’intérieur, à l’arrière de la nef la statue de la Vierge couronnée à l’Enfant Jésus et celle de Saint-Wendelin (1782). D’après les travaux historiques, cette oeuvre fut acquise à la suite d’une épidémie qui ravagea les troupeaux en 1782. Un pèlerinage à Saint-Wendelin avait lieu chaque année. Cette statue provient sans doute de l’ancienne église.
Les autels latéraux sont ornés d’oeuvre de Georges Kaiser (fin 19ème)

L’Orgue Martin RINCKENBACH, d’ Ammerschwihr, est daté de 1891. Il s’agit de l’Opus 29. Il fut reçu par le fameux directeur de la Musique de Strasbourg : SERING.
Il fut restauré en 1982 par Steinmetz. A part la façade en zinc, l’ orgue est authentique.
La tuyauterie de l’orgue actuel est d’excellente facture, riche en étain, comme pour les autres orgues Rinckenbach de cette époque.
Les pavillons des deux trompettes, ainsi que le violoncelle de pédale sont en étain. Le bourdon 16′ manuel est complet. Le buffet porte une grande plate-face centrale et deux tourelles latérales en tiers-point. C’est donc un instrument de très grande qualité.
Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés par les autorités allemandes en mars 1917, et malheureusement remplacés par des tuyaux en zinc.

Description : Grand orgue à trois tourelles et deux plate faces, à décor de feuilles et rinceaux en bas relief ; positif de face avec pédalier et clavier ; soufflerie à plis, sur la tribune.
Mécanique à équerres (console indépendante), sommiers à gravures. La mixture est à trois rangs : doublette et sifflet, plus un rang de quinte entre les deux.

Le premier orgue de Dietwiller a été posé en 1774. Il s’agissait d’un orgue d’occasion, car le facteur qui l’installa fut aussi chargé de le réparer. Ce n’était probablement qu’un positif. On lui fit ajouter en 1776, par le menuisier Johann LIEBY de Schlierbach, une pédale (toujours d’occasion) provenant de l’orgue des Franciscains de Thann.

Comme c’est le menuisier Jean-Louis PERNY, de Huningue (établi à Carspach en 1784 et auteur d’un orgue à Montbéliard en 1755) qui répara l’orgue en 1777, c’est probablement lui qui fit le travail en 1774.
Johann LIEBY refit le soufflet en 1803, puis l’entretien échut de 1804 à 1814, à Andréas BERNHAUER, de Todnau. Ensuite, il n’y a plus trace de cet instrument jusqu’à son remplacement en 1891.

L’habitat est formé de maisons de pierre à caractère viticole, avec une entrée de cave voûtée des 16ème  et 17ème siècles et de maisons à colombages, de caractère rural mais toujours avec une grande cave de plain pied, de la fin du 17ème  au 20ème siècles .
L’ancienne école communale qui abrite aujourd’hui la mairie, date de 1869.

Historique : Cette ferme de la 2ème moitié du 17e siècle a été construite pour Stephane Kalt, charpentier, originaire de Bourgogne ; le logis a été agrandi à la suite d’ un incendie. La grande étable, qui ne figure pas sur le plan cadastral de 1822, date du 19e siècle.

Description
 : Le rez-de-chaussée du logis de cette ferme est en moellons recouverts d’ enduit, avec chaînes d’ angles en pierre de taille dont une à bossage en boule. L’étage est fait de pan de bois hourdi de torchis ; les murs du bâtiment à gouttereau sur rue, servant de logement, écurie et remise, avec sous-sol et surcroît, sont en pan de bois hourdi de moellons, reposant sur un solin en pierre ; la grange est en pan de bois tandis que la grande étable, plus récente, est en pierre.

Historique : La date de 1617 est inscrite sur la porte du logis de cette ferme. Elle est accompagnée de deux écus ornés d’une serpette et d’un soc de charrue, emblèmes du premier propriétaire, sans doute un vigneron. Sur le plan cadastral de 1822, elle figure avec la mention maison communale. D’après les travaux historiques, elle servait également d’école ; cette affectation dura jusque vers 1867, date du projet de construction de la nouvelle mairie-école.

Description
 : Deux des trois caves sont voûtées en berceau transversal.

Historique : Sur le linteau de la porte de l’actuel presbytère est gravée une inscription, relative au propriétaire du bâtiment : Joos Riss, Schultheis (maire) de Dietwiller, et à son épouse Anna Zweiler, accompagnée de la date 1619 et de deux écus de meunier. La date de 1591 est gravée sur un linteau de fenêtre en réemploi à l’arrière du bâtiment. La date de 1736 sur un autre linteau correspond sans doute à des travaux de réfection. Elle est accompagnée des initiales F.H. (peut-être celle de Friedlin Halbeisen) et E.L.B. Dietwiller-Ancien presbytère.

L’édifice d’origine comportait de nombreux bâtiments annexes figurant sur le plan cadastral de 1822 : grange, étables, pressoir et moulin à huile ; en 1879, la propriété fut vendue par la famille Kraft. Les bâtiments annexes furent démolis pour faire place à la nouvelle église Saint-Nicolas, tandis que le logis devint le nouveau presbytère.

Description
 : Seule la cave, du côté de la rue, est voûtée ; le bûcher est couvert en appentis massé.

Historique : Les projets de construction de la mairie école ont été signés par l’architecte Nicolas Risler-Tournier en 1869. Ce bâtiment, restauré vers 1990, ne sert plus que de mairie, une nouvelle école ayant été construite contre la façade postérieure.

En 2008, la réfection complète de la toiture devint une nécessité, les eaux de pluie s’infiltrant régulièrement. Les travaux s’achevèrent en septembre 2008.

Historique : Le moulin de Dietwiller est cité dans les archives dès le 15ème siècle. De l’édifice qui figure sur le plan cadastral de 1822, il ne subsiste que le logis qui a conservé des baies anciennes, de la fin du 16ème siècle, et une pierre d’angle portant les dates de 1597 et 1798. L’aile en équerre et quelques baies du bâtiment principal datent de cette période. D’après un inventaire de 1853, le moulin disposait de trois roues verticales, alimentées par dessus, avec une chute d’eau de 3,5 mètres. Le bâtiment de meunerie ainsi que la grange ont été rasés au cours du 20ème siècle.

Description
 : Le bâtiment principal, entièrement en pierre, ne comporte pas de sous-sol. L’aile en équerre, du 18ème siècle, possède un sous-sol, un rez-de-chaussée en pierre et un étage en pan de bois.

Historique : Etablies le long de la rue principale, offrant un pignon de logis sur rue, les maisons et fermes du village de Dietwiller offrent un contraste marqué entre deux types d’architecture. Les maisons à caractère viticole du 16ème siècle et du début du 17ème siècle (quelques exemplaires conservés) ont un rez-de-chaussée en pierre et un étage en pan de bois. L’accès à la cave, souvent voûtée en berceau, se fait par une porte cintrée. Le caractère plus rural s’affirme dans les constructions, souvent plus modestes, de la deuxième moitié du 17ème siècle et du 18ème siècle.

Description :
 Logis en pan de bois, en rez-de-chaussée et étage de comble (simple chambre sur rue), avec cave plafonnée. Du fait de la pente du terrain, les entrées de cave sont majoritairement en mur gouttereau, parfois de plain pied. La pierre entre pour moitié dans le matériau de gros œuvre (soit logis entièrement en pierre, soit en pierre et pan de bois à l’étage).
Ce sont les constructions du 17ème siècle qui dominent dans le village ; celles du 18ème siècle sont un peu moins nombreuses.